mercredi 27 janvier 2010

Attention, Spamalot débarque à Paris!



Vous en avez plus que marre des comédies musicales ineptes qui abondent en ce moment sur les scènes parisiennes et qui vous donnent vraiment envie de dégobiller à la simple vue des affiches géantes qui polluent nos villes, nos campagnes et nos bordures d'autoroute? Ou au contraire, vous êtes tout à fait fan du genre et avez déjà vu "Mozart, l'opéra rock" dix fois, avez acheté le t-shirt, le CD collector (avec le DVD bonus) et passez votre journée à chanter à tue tête "L'Assasymphonie" (qui, vous en êtes convaincu, a bien été composé il y a quelques mois par une grande folle péruquée qui s'appelle Mozart et qui depuis triomphe dans le TOP 50 et a même, consécration absolue, gagné plusieurs NRJ awards - vous pouvez lire sur le sujet le livre "De l'anonymat au triomphe, comment je suis devenu une vraie grande star du rock alors qu'il y a encore quelques mois je chantais en string chez Michou" de W.A. Mozart - NRJ éditions).

Nous avons enfin trouvé le spectacle qui pourrait mettre tout le monde d'accord. Après avoir triomphé à Londres et à Broadway (et un peu partout dans le monde), "Spamalot" débarque enfin à Paris. Mais qu'est-ce donc Spamelot me demanderez vous avec une pointe d'inquiétude dans la voix? Mozart II (également baptisé "Mozart contre le bossu de notre dame")? Non. Spamalot est la fameuse comédie musicale des Monty Pythons écrite et composée par Eric Idle, ex-Monty Python, en 2004, sur la base de leur film, grand classique du cinéma de 1975, "Sacré Graal". Les autres ex-membres des Monty Pythons sont partagés par l'adaptation d'Eric Idle. Terry Gilliam a parlé de "Monty Pythons version light", alors que John Cleese a dit pour sa part qu'il s'agissait de "la chose la plus idiote que j'aie jamais vu. Eric a fait un super boulot!". Le spectacle continue de connaître en tout cas un triomphe public et critique.

En France, "Spamalot" débutera le 5 février prochain au Théâtre Comedia à Paris. L'adaptation et la mise en scène sont signées P-F Martin- Laval (mieux connu du grand public sous le pseudo de Pef, l'ex-Robin des Bois). Sur le site officiel, il est indiqué que "L’humour n’étant pas toujours universel, Pef a ré-écrit les dialogues, les vannes et les gags pour les adapter au public français." Bon, honnêtement, ça fait un peu peur dit comme ça, je me méfie de la "nécessaire adaptation de l'humour anglais au public français". Le risque est toujours de se retrouver avec du Monty Python revu et corrigé par les Bronzés 3. Si vous voulez, je peux surement trouver quelque part le numéro de portable du scénariste de "Mon curé chez les nudistes"! Mais bon, laissons à Pef le bénéfice du doute. Il prend des risques avec cette adaptation, allant jusqu'à endosser le rôle du roi Arthur sur les planches.

A noter qu'il ne s'agit pas de la première fois que les Monty Pythons se retrouvent adaptés sur les planches françaises. Le metteur en scène Thomas Douarec avait ainsi à l'aube des années 2000 adapté pour la scène française 50 sketches du Flying Circus dans deux spectacles qui personnellement ne m'avaient guère enthousiasmé mais qui avaient rencontré un joli succès public (disponibles en DVD ici).

Avec "Spamalot", on aura enfin une comédie musicale décalée, ce qui jusqu'à présent manquait cruellement à Paris où les super méga productions de la mort se succèdent à une vitesse effrénée.

Pour réserver votre place, c'est ici sur le site de la fnac (mais j'ai pas de pourcentage sur les ventes donc ne vous forcez pas à réservez votre place chez eux, hein!).

mardi 12 janvier 2010

Doctor Who. La fin d'une époque



Et voilà, Doctor Who version Russel T Davies, c'est fini. Pendant ces fêtes de fin d'année, après une année 2009 frustrante où l'on a dû se contenter de quelques épisodes épars, la BBC a diffusé le dernier épisode écrit par celui à qui on doit la triomphale renaissance du Docteur, ce vieil homme voyageant dans le temps grâce à une cabine de police des années 50 et qui a fait sa première apparition sur les écrans de BBC en 1963.

Russel T Davies mérite bien un hommage. Quand il reprend les rennes de Doctor Who, ce dernier a quitté les écrans depuis 1989 (si on oublie une première tentative ratée de grand retour du Docteur dans le cadre d'une coproduction anglo-américaine en 1996). De son côté, Russel est un jeune loup qui a déjà fait ses preuves en créant la sitcom gay " Queer as folk" pour Channel 4 en 1998 ou encore "The second coming" (ITV, 2003) qui décrit le retour sur terre de Jésus Christ.... pour le pire. Deux oeuvres provocatrices et brillantes.

Russel T. Davies est né en 1963, l'année de la création de Doctor Who, et comme beaucoup d'anglais de sa génération, il a grandi avec le Docteur, qui est au fil des années devenu une véritable obsession (sur ce sujet il faut absolument écouter l'hilarant one man show "Moths ate my Doctor Who scarf" de Toby Hadoke - disponible chez BBC radio - qui décrit les affres d'un quadragénaire fan de doctor who).

C'est grâce à Russel T. Davies que la BBC worldwide a abandonné son projet de nouvelle version cinématographique des aventures du Docteur qui trainaillait depuis plusieurs années sans aboutir, pour qu'il puisse s'attaquer au retour de ce dernier sur petit écran.

Le coup de génie de Davies aura sans aucun doute d'avoir apporter des sentiments et d'avoir donner une âme aux compagnons du Docteur qui ne sont plus ici relégués au simple rôle de faire-valoir. Du coup, Doctor Who qui était une série de SF destinée sommes toutes plutôt aux garçons s'est ouvert à un public plus généraliste et plus féminin. De son côté, BBC 1a réservé sa meilleure case horaire au grand retour qui se révéla donc triomphal, le Docteur bâtant outre manche tous les records d'audience (avec des scores équivalents à ceux enregistrés chez nous par Mimi Mathy sur TF1!).

Les ronchons reprocheront à Russel T. Davies ses scénarios un peu trop légers, proprets et mécaniques, avec leurs doses d'action, d'émotion et d'humour bien réparties qui semblent parfois surtout servir à colmater les brèches scénaristiques. Une formule largement utilisée dans le spin off "Torchwood" que Davies a créé avant de le laisser s'embourber au fil de deux saisons sans fin. D'ailleurs le dernier ultime épisode de Dr Who, en deux parties, intitulé un peu pompeusement "The end of time", diffusé pendant les fêtes de fin d'année, n'a pas failli à la règle, dans la moyenne des scénarios pondu par Davies pour le Docteur, sans plus, avec un final à rallonge en guise d'au revoir larmoyant et un peu vain. On aurait préféré un final plus mature comme la brillante troisième saison de "Torchwood", réduite à cinq épisodes d'une longue histoire baptisée "Children of earth" qui est elle une digne révérence de ce petit génie de la télé.

Davies mérite toutes nos louanges, car il a réussi à dépoussiérer le mythe. Et aujourd'hui, alors que le brillant Stephen Moffat (créateur de "Coupling" et de "Jekyll" et auteur des meilleurs épisodes de Dr Who depuis 2005) reprend le flambeau, on ne peut être que plein d'espoir sur l'avenir de la série. Et espérer que Matt Smith, le onzième et plus jeune acteur à interpréter le docteur, tienne la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. On aura bientôt la réponse puisque la cinquième saison de Dr Who débute au printemps 2010 sur les écrans anglais.

PS : pour plus d'infos sur Russel T Davies, on pourra lire la biographie "Russell T Davies: T is for Television" de Mark Aldridge et Andy Murray (Reynolds & Heam Ltd) ou "The Witer's tale" par Russel T.Davies et Benjamin Cook (BBC Books).